Le Kent by Alexandre Dumas

Le Kent by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas
La langue: fra
Format: epub
Tags: Literature
Éditeur: eBooksLib
Publié: 2001-10-27T00:00:00+00:00


Chapitre III - Le major Mac Grégor.

Tandis que le canot, autour duquel se groupaient tous les épisodes que nous avons dits et s'accomplissaient toutes les catastrophes que nous avons raconté, faisait un second voyage au brick ; tandis qu'en arrivant à bord une femme de soldat accouchait d'une fille qui reçut le nom de Cambria, et qui, selon toute probabilité, vit encore aujourd'hui, – le jour tirait à sa fin et le colonel Fearon et le capitaine Cobb, et le major Mac Grégor se montraient d'autant plus empressés à accomplir leurs devoirs, en secourant par tous les moyens possibles les braves gens qu'ils s'étaient imposé l'obligation de sauver avant de penser un instant à se sauver eux-mêmes. A cet effet, et pour établir un moyen plus facile de quitter le bâtiment, le capitaine Cobb ordonna de suspendre à l'extrémité du gui de brigantine, espèce de mât couché qui dépasse la poupe du bâtiment d'une quinzaine de pieds, un cordage le long duquel les hommes devaient se laisser glisser du bâtiment dans les embarcations.

Mais par cette manoeuvre on courait deux dangers : Le premier, de ne pouvoir arriver sans vertige au bout du gui, que le mouvement du tangage élevait parfois à trente pieds au- dessus des flots.

Le second, une fois suspendu à la corde, de manquer le canot et d'être plongé à la mer ou bien d'être brisé contre les plats-bords.Aussi beaucoup de ceux qui, n'étant pas marins, n'avaient point l'habitude de grimper le long des manoeuvres ou de courir sur les vergues, préféraient-ils se jeter à la mer par les fenêtres de poupe et essayer de gagner les canots à la nage.

Mais cependant, comme, malgré tous ces moyens de sauvetage, plus de la moitié des hommes était encore à bord, et qu'on ne pouvait savoir ce qu'il en resterait au moment où les flammes forceraient ces derniers à quitter le bâtiment, on commença de construire des radeaux avec les planches des cages à poules et tous les matériaux que l'on put réunir. En même temps chaque homme eut ordre de se mettre une corde autour du corps afin de s'amarrer aux radeaux si l'on était forcé d'y avoir recours.

Au milieu de ces dangers et des souffrances dont ils étaient accompagnés, quand, à la crainte incessante d'être lancé dans l'espace et dans l'éternité, se joignaient les premières atteintes d'une soif intolérable, un soldat découvrit par hasard, une caisse d'oranges, et fit part de cette trouvaille à ses camarades.

Alors tous, d'un commun avec un respect et une affection auxquels, en pareille circonstance, on ne pouvait guère s'attendre, apportèrent depuis lapremière jusqu'à la dernière, ces oranges à leurs officiers et refusèrent d'y toucher avant que chaque officier eût pris la sienne. Comme entre chaque départ et chaque retour des chaloupes il s'écoulait près de trois quarts d'heure, les officiers pouvaient, pendant cet intervalle, faire de bien précieuses observations.

Nous allons donc, jusqu'à la fin de ce chapitre, pour mettre ces observations à notre tour sous les yeux du lecteur emprunter notre récit à l'admirable, philosophique et précise relation du major Mac Grégor.



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